PHILIPPE LEROUX | L’ANNONCE FAITE À MARIE


Opéra en création mondiale
Livret de Raphaèle Fleury d’après l’oeuvre de Paul Claudel
Mise en scène de Célie Pauthe
Musique de Philippe Leroux

Raphaële Kennedy | Violaine Vercors
Sophia Burgos | Mara Vercors
Els Janssens Vanmunster | Elisabeth Vercors
Marc Scoffoni | Anne Vercors
Charles Rice | Jacques Hury
Vincent Bouchot | Pierre de Craon
Ensemble Cairn
Guillaume Bourgogne | direction musicale
Rémi Durupt | assistant à la direction musicale
Solène Souriau | assistance à la mise en scène
Guillaume Delaveau | scénographie
Carlo Laurenzi | électronique Ircam
Clément Cerles | diffusion sonore Ircam
Anaïs Romand | costumes
Sébastien Michaud | lumières
François Weber | images
Denis Loubaton | dramaturgie
Angers Nantes Opéra | construction du décor et fabrication des costumes

Pour son premier opéra, le compositeur Philippe Leroux jette son dévolu sur un authentique « mystère » : ainsi se présente en effet L’Annonce faite à Marie, décrite par Paul Claudel comme un « drame de la possession d’une âme par le surnaturel ». Paul Claudel, dont l’œuvre est indémêlable de sa foi chrétienne, revisite ici la figure de la Vierge. À la suite d’un chaste baiser d’adieu accordé à un hôte de son père, la sage Violaine contracte la lèpre. Recluse dans une léproserie et rejetée de tous, elle n’en pardonnera pas moins leurs offenses à ceux qui l’ont reniée. Un soir de Noël, elle accomplit des miracles – à commencer par rendre la vie à un nouveau-né, fille d’une sœur qui pourtant la déteste et d’un ancien fiancé qui l’a quittée. Dans ce drame, écrit la metteuse en scène Célie Pauthe, « désir d’élévation et pulsions sauvages, chair et esprit, ciel et terre se livrent un corps-à-corps cherchant à faire synthèse, quête d’une vie, et d’une œuvre ». Philippe Leroux et Célie Pauthe ont du reste voulu convoquer sur scène Claudel lui-même. Le premier en recréant sa voix qui, aussi mélodique que rocailleuse, se mêle par moments à celle des interprètes, la seconde en replongeant le drame dans son Tardenois natal. Ainsi le dramaturge est là, engageant avec ses personnages un dialogue secret, tel un spectre veillant sur eux, à défaut de leur être bienveillant. Dans cette partition tout à la fois intimiste et vertigineuse, le compositeur donne vie à ce que Claudel appelait un « opéra de parole », dialogue entre drame et poésie, entre son et signifiant, entre voix et souffle.

Raphaële Kennedy est l’incarnation même de Violaine, physiquement et vocalement, semblant faire ce qu’elle veut de sa voix incroyablement plastique jusque dans le suraigu.
Le Figaro, Christian Merlin, octobre 2022

[…] En premier lieu, c’est la soprano Raphaële Kennedy qui force l’admiration, parce qu’elle campe une Violaine Vercors particulièrement émouvante mais davantage encore parce qu’elle restitue, sans presque aucun répit pendant les deux heures trente que dure le spectacle, les détails dont regorge sa partie – intonation microtonale, nuances, modification de timbre en cours de jeu – sans rien jamais hypothéquer la fluidité ni l’élan de son rôle.
Avant Scène Opéra, Pierre Rigaudière, novembre 2022

Raphaële Kennedy mène Violaine de l’énergie juvénile au souffle de la mort avec une présence vocale et scénique inaltérable […].
Jean-Guillaume Lebrun, La Terrasse, octobre 2022

[…], évoquons la prestation de la remarquable Raphaële Kennedy. Si la partie vocale de son interprétation nous laisse plutôt bouche bée, sa dimension théâtrale est proprement époustouflante et lors de la rencontre avec sa sœur au cours de l’acte trois, elle atteint des sommets d’intensité dramatique qui laissent tout un public figé de stupeur et d’admiration.
Unidivers, Thierry Martin, novembre 2022

[…] Violaine, la sœur sainte et sacrificielle, trouve en Raphaële Kennedy une interprétation – mieux, une intercession – saisissante de justesse, d’énergie et d’émotion : un premier rôle hors norme au registre vocal d’une lumière d’étoile, qui la fait passer de la très jeune femme fantasque à la pietà déjà au ciel.
ConcertClassic, Didier Lamare, octobre 2022

Les premières interventions de Violaine (fabuleuse Raphaële Kennedy), entre glissandi espiègles et poussées dans le suraigu, décrivent mieux que des mots la candeur du personnage, son absolue sincérité.
Télérama, Sophie Bourdais, octobre 2022

Le texte de Violaine, qui s’exprime au début comme un moulin à paroles, peut être concassé avec une malice enfantine ou bien donner lieu à une authentique déploration. Les duos sont impressionnants, en particulier celui, au dernier acte, qui oppose l’instinct enragé (la convulsive Mara de Sophia Burgos) et la foi mystique (la Violaine hallucinée de Raphaële Kennedy).
Le Monde, Pierre Gervasoni, octobre 2022

C’est une Violaine pleine de vitalité – Raphaële Kennedy époustouflante – qui s’exprime dans les premiers échanges avec Pierre de Craon, jonglant avec les syllabes, dans l’entre-choc des phonèmes, sur l’élan ascendant de son chant, accélérant ou ralentissant le débit : une relation au texte aussi libre qu’aventureuse, qui évite tout pathos et qu’aime entretenir Philippe Leroux, dans la plasticité des lignes chantées et l’interaction du jeu instrumental. […] [Ses] aigus jubilatoires et l’agilité de sa voix sollicitée durant tout l’opéra font merveille […].
Res Musica, Michèle Tosi, octobre 2022

Armée d’une technique vocale impeccable, la soprano navigue des aigus les plus pointus de la jeune femme enjouée et amoureuse […] aux accents douloureux et dramatiques de la maladie et de l’agonie.
Toute La Culture, Angélique Dascier, octobre 2022

Raphaële Kennedy incarne une Violaine intense qui chemine du feu follet amoureux au rayonnement d’un être aveugle mais éveillé. L’émission […] est d’un naturel remarquable, jamais forcé, tout comme l’unité du timbre en dépit des multiples couleurs exigées […].
Forumopera, Tania Bracq, novembre 2022

Face à une écriture vocale aussi inventive, les chanteurs révèlent les émotions des personnages avec une formidable vérité : lumineuse et mystérieuse Violaine de Raphaële Kennedy.
Opera Online, Laurent Vilarem, octobre 2022


BERTRAND WOLFF | AUSCÚLTARE


Expérience sonore en création mondiale
Musique de Bertrand Wolff

Bertrand Wolff | compositeur
Raphaële Kennedy | soprano
Isabelle Deproit | contralto
Guillaume Stagnaro | conception robotique
Alexandre Martre | création lumière

Auscúltare est une pièce mixte en temps différé pour deux voix et haut-parleurs ultra-directionnels (ouverture à 3°) fixés sur 4 pieds motorisés permettant de les mettre en mouvement (verticalement et horizontalement). Une interface arduino permet l’écriture de ces mouvements (via le protocole MIDI). Le procédé consiste dans une superposition de la voix avec des sons de synthèse, de telle manière que la voix humaine complète, imite et prolonge les enregistrements dans une intention de questionner le rapport entre nature et culture. Il s’agit de créer une relation mimétique entre la voix humaine et la synthèse sonore dans un environnement acoustique. La composition s’interroge sur les liens entre la voix humaine et les environnements sonores. Les sons de synthèse, diffusés par les quatre haut-parleurs ultra-directionnels, agissent ici comme contrepoint nécessaire à la perception des espaces acoustiques.

Timbre qui n’est plus par l’ouïe mesurable. Comme si le son qui nous surpasse de toutes parts était l’espace qui mûrit.
Rainer Maria Rilke, Chant éloigné


KAIJA SAARIAHO & JEAN-BAPTISTE BARRIÈRE | CONCERTS VISUELS


Musique de Kaija Saariaho et Jean-Baptiste Barrière
Créations visuelles de Jean-Baptiste Barrière

Aliisa Neige Barrière | violon
Camilla Hoitenga | flûtes
Raphaële Kennedy | voix
Jean-Baptiste Barrière | conception et réalisation des images, réalisation de l’informatique musicale
Pierre-Jean Bouyer, François Galard | traitements vidéos
Isabelle Barrière | caméras et contrôle vidéo
Thomas Goepfer | réalisation de l’informatique musicale

Correspondances sensorielles, déplacement de l’imaginaire, renversement des perspectives : c’est à une expérience similaire que vous invite Ekstasis, construit par le son et l’image autour de six œuvres de Kaija Saariaho et de Jean-Baptiste Barrière. La complémentarité de leurs parcours de créateurs, vivant ensemble et travaillant souvent de même, dessinent l’organisation assez précise du travail présenté. Prima la musica, dopo la visione… Les trois œuvres de Kaija Saariaho sont des compositions musicales, des constructions sonores, acoustiques et électroniques, préexistant à la vision qu’en déploie son époux. Les trois pièces de Jean-Baptiste Barrière ont été pensées comme des œuvres multimédias, et d’abord pour le concert visuel, avec des lignes et des rythmes peut-être plus directs, qui laissent ouverts des espaces propres à recevoir les images.
Didier Lamare

Ce concert/spectacle, avec sa dimension visuelle qui s’inscrit étroitement dans la continuité de mon écriture, propose […] un chemin, une traversée de mon œuvre, et témoigne de manière originale de mon parcours musical.
Kaija Saariaho

Avant tout, l’image ne doit pas empêcher d’écouter la musique […]. Elle ne saurait non plus être plaquée sur la musique, ou au contraire illustrative de la musique. Pas plus ne doit-elle procéder du commentaire sur ou autour de la musique. Elle doit donc se réaliser à travers son écriture propre, articulée formellement avec l’écriture musicale, procédant des mêmes idées ou techniques de composition, mais développées dans une autre dimension sensible, sans pléonasme ni antagonisme arbitraires, en interaction dynamique et évolutive. […] Dans ce programme, la musique se déploie dans l’image, l’une devient le prolongement de l’autre.
Jean-Baptiste Barrière

Un voyage sensoriel qui accompagne une musique qui l’est tout autant.
Le soir, Gaëlle Moury, 2019

[…] Même propension à la confidence intimiste dans les trois œuvres de chaque compositeur. Celles de Saariaho (écrites dans les années 1990) témoignent d’une exceptionnelle qualité de déploiement. Tissage arachnéen pour Nocturne, amplification spatialisée pour NoaNoa et révolutions enchanteresses pour Lonh. Plus récentes (2003-2014), celles de Barrière (le virevoltant Crossing the Blind Forest, l’envoûtant Violance et le pénétrant Ekstasis) révèlent un goût pour la projection du geste vocal ou instrumental qui, […] assure que le musicien se double d’un authentique metteur en scène.
Le Monde, Pierre Gervasoni, juin 2019

Trois musiciennes complices sont ici réunies : la flûtiste Camilla Hoitenga, fidèle aux dédales des deux compositeurs ; la violoniste Aliisa Neige Barrière, leur fille, dont la présence physique et musicale diffuse un enchantement vénéneux ; la soprano Raphaële Kennedy, dans une incarnation à la pointe d’argent qui impose à notre avis les versions de référence des deux pièces vocales.
L.L., août 2019

It was fascinating to hear what a well-balanced whole the two composers’ respective works produced. […] the two composers share many features in common, in particular their ability to structure multiple narrative layers at once and their simultaneous perception of past, present and future. At the heart of this is their unflinching belief in the relevance of modern art and its expressive powers. […] The soprano Raphaële Kennedy had perfectly internalised the worlds of Saariaho’s Lonh and Barrière’s Ekstasis.
Aamulehti, Harri Hautala, 2021

Ekstasis was also an opportunity to showcase some of Saariaho and Barrière’s most trusted musicians, people who know exactly what performing these works requires. […] Camilla Hoitenga, Aliisa Neige Barrière and Raphaële Kennedy all performed their respective roles with great conviction […].
Helsingin Sanomat, Samuli Tiikkaja, 2021

Ekstasis is a fascinating fusion of concert and multimedia performance […]. Raphaële Kennedy’s free, flexible and highly expressive voice was given the final word in the concert in Barrière’s Ekstasis for soprano and electronics.
Hufvudstadsbladet, Heidi Korhonen-Björkman, 2021

Soprano Raphaële Kennedy gave an outstanding rendition of the vocal element of the piece, which includes much pure singing but also a wealth of extended vocal techniques. Accompanied only by electronics, Kennedy managed to retain her sense of pitch while sailing magnificently through the enormous vocal challenges Lonh presents.
Opera News, Argo McKinnon, 2012

[…] Lonh, a solo soprano work given a virtuosic reading by Raphaële Kennedy […]
The New-York Times, Allan Kozinn, 2012

Raphaële Kennedy was the riveting soloist in the newest work on the program, Ekstasis.
The New-York Times, Zachary Woolfe, 2014


ROBERT PASCAL | XĪ LǏNG


Pour soprano et dispositif électroacoustique, dans le CD Aubes
À Raphaële Kennedy | Commande du GMEM

Raphaële Kennedy | soprano
Pierre-Adrien Charpy | diffusion

L’ensemble de la pièce suit la lente modulation de sons longs et flottants, portés par le fil parfois fragile d’une profonde basse. Localement, la voix s’anime, parfois avec beaucoup d’énergie, dans l’énoncé du poème de l’écrivain chinois Du Fu, qui vécut au VIIIème siècle. Ayant acquis pour y vivre un vaste terrain, il y avait planté de nombreuses espèces d’arbres et de plantes, et il vivait là, en vue d’une rivière et de lointaines montagnes. Le poème porte certainement la trace de ses contemplations, et nous les livre comme autant d’images successives, brèves et riches. La partition reprend le plan simple du poème, en quatre sections où la voix devient plus mobile lorsqu’elle cite le texte et qu’elle s’efforce d’en suivre les inflexions, si importantes dans la langue chinoise. L’électronique lui est alors comme un résonateur qui ouvre l’espace suggéré par Du Fu. Le titre reprend deux mots du poème lorsqu’il évoque les « cimes de l’ouest » qui se dessinent dans l’encadrement de la fenêtre.

Peu de compositeurs comme Robert Pascal ont accueilli en eux l’opposition nécessaire des pensées pour en tirer l’essence d’un doute, donc d’une liberté, où la musique recèle le sens singulier d’une vie empreinte de la force d’une sincérité érigée en unité de direction. Ardent dans le seul fait de ne se reposer en rien, il a bâti une oeuvre à l’image de ce qui animait sa vie. Agrégé de mathématique, il savait ce que l’écriture gagne par une exigence rigoureuse à articuler le vide, et l’abstraction de l’art des sons – où composer est donner de la cohérence à l’hétérogène voire au désordre – lui en a fourni le plus vaste et prolifique des champs d’action. Dans le fil de l’engagement de son maître Raffi Ourgandjian, il a fait sienne la démarche visant à considérer que toute création est abandon. Ainsi a-t-il écarté avec vigueur toute forme de pouvoir même intellectuel et, professeur de composition, fût-il toujours pour ses élèves un exceptionnel « accompagnateur » vêtu de discrétion et d’humilité respectées. Pour eux comme pour ses proches, il a substitué au quotidien qui ne se laisse pas saisir et échappe indéfiniment, l’inaperçu que l’on ne peut enfermer et où se trouve l’écheveau subtil des vérités dont aucun média surarmé d’images et de mots ne pourra jamais rendre compte. La nature, la langue provençale, la montagne à l’effort récompensé par ce qu’elle offre de beauté à l’ampleur du regard, son amour de la terre et sa soif des lumières cubistes du sud font de lui un être profondément méditerranéen. Robert Pascal fut cet homme-là, vie et oeuvre mêlées et pour ses amis toujours la chance d’une rencontre.
Henry Fourès

[…] Sur ce beau disque étrange et pénétrant, […] xī lǐng (2012), spectaculaire paysage à la chinoise, cimes enneigées, barque sur un lac et oiseaux dans le ciel, pour soprano et dispositif électroacoustique, avec la voix de porcelaine de Raphaële Kennedy.
L.L., novembre 2023


LAURENT CUNIOT | L’ENFANT INOUÏ


Opéra pour le jeune public en création mondiale
Livret et Mise en scène de Sylvain Maurice
Musique de Laurent Cuniot

Raphaële Kennedy | soprano
Anne-Cécile Cuniot | flûte
Etienne Lamaison | clarinette
Gianny Pizzolato | percussions
Antonin Bouvret | scénographie
Loïs Drouglazet | création vidéo
Rodolphe Martin | création lumière
Léa Perron | costumes
Yann Bouloiseau | son
Rémi Rose | régie générale

Sur les rayonnages d’une bibliothèque ouverte sur l’imaginaire, l’album illustré d’Oliver Jeffers : L’extraordinaire garçon qui dévorait les livres. Henri les dévorait pour de bon, avec voracité, à se rendre malade d’histoires et de savoir jusqu’à tout perdre, avant de découvrir, dans la lecture, un remède efficace et joyeux. Sylvain Maurice s’empare du livre, en gourmet plus qu’en gourmand. Il en tire le livret d’un théâtre musical pour la jeunesse. Il imagine une scénographie vidéo à la façon d’une page blanche où se projettent tous les mots, les désirs, les bizarreries de cette fringale d’enfance, inédite et inouïe. C’est le monde dont sont curieux tous les enfants qui rêvent et ne sont donc pas raisonnables, le monde de ceux qui viendront écouter ce petit opéra à une voix, trois instrumentistes et dispositif électronique. Dynamique, mobile souvent et mystérieuse parfois, la musique de Laurent Cuniot s’adresse directement à la sensibilité des jeunes spectateurs. Elle leur ouvre des portes dérobées vers des ailleurs sonores dont ils ne sont pas familiers. Inouïs, encore. Comme est inouïe la voix de soprano colorature de Raphaële Kennedy, à la fois très maternelle et très juvénile, narratrice et incarnation des personnages. Elle fuse au cœur de cette fantaisie aux couleurs d’un arc-en-ciel poétique, onirique, fantastique, drôle aussi et bouleversant si l’on veut bien l’écouter.

Le titre est réjouissant, l’ouvrage ne l’est pas moins. […] La partie musicale de Laurent Cuniot est rien moins qu’exigeante, liant la voix et les trois instruments dans une écriture complice, inventive et souvent virtuose. La performance tout en fraîcheur et vitalité de Raphaële Kennedy, à laquelle la partition ne laisse pratiquement aucun répit, est spectaculaire.[…] Elle est irrésistible dans les « chansons » qui jalonnent la partition. […] Embarqués dans la dramaturgie comme notre soprano, Anne-Cécile Cuniot, Etienne Lamaison et Gianny Pizzolato sont des partenaires exemplaires d’un spectacle dans lequel « le sens et le son ne font plus qu’un », comme le souligne le compositeur.
ResMusica, Michèle Tosi, décembre 2019

La musique de Laurent Cuniot donne à entendre la clarté et les nuances de la voix de soprano colorature pure et virtuose de Raphaële Kennedy […]. Les instruments conversent avec plaisir […].
Théâtre du blog, Véronique Hotte, décembre 2019


ENSEMBLE tm+ | QUATRE CHANTS POUR FRANCHIR LE SEUIL


Musique de Gérard Grisey

Raphaële Kennedy | soprano
tm+
Laurent Cuniot | direction

J’ai conçu les Quatre chants pour franchir le seuil comme une méditation musicale sur la mort en quatre volets : la mort de l’ange, la mort de la civilisation, la mort de la voix et la mort de l’humanité. […] Les textes choisis appartiennent à quatre civilisations (chrétienne, égyptienne, grecque, mésopotamienne) et ont en commun un discours fragmentaire sur l’inéluctable de la mort. […] Presque comme un cinquième chant, à nouveau « diatonique », la tendre berceuse qui scelle le cycle n’est pas destinée à l’endormissement mais au réveil. Musique de l’aube d’une humanité enfin débarrassée du cauchemar. J’ose espérer que cette berceuse ne sera pas de celles que nous chanterons demain aux premiers clones humains lorsqu’il faudra leur révéler l’insoutenable violence génétique et psychologique qui leur a été faite par une humanité désespérément en quête de tabous fondateurs.
Gérard Grisey

La mort et ses rituels. Des mondes musicaux, poétiques, intérieurs tournant comme des planètes. Des civilisations millénaires portées devant nous et qui disent le passage. La voix de cristal de Raphaële Kennedy y chante l’inéluctable des disparitions – hommes, croyances, civilisations – sur des miroitements à peine visibles et des maelstroms insondables. Il n’est pas question de religion consolatrice ni d’abymes de désespoir : seulement la plénitude absolue d’un artiste qui s’empare de l’inéluctable question et nous offre sa musique d’au-delà, une voix comme de l’or rouge au-dessus des tumultes.
Demi-cadratin.fr, Didier Lamare, mars 2014


Crédits photos:
L’Annonce faite à Marie©Martin Argyroglo
Auscúltare©Bertrand Wolff
Concerts visuels©Isabelle Françaix
xī lǐng@Jean-Paul Villegas
L’Enfant inouï©Elizabeth Carecchio
Quatre chants pour franchir le seuil©DR